Cheveux très poreux : causes, tests simples et routine complète pour restaurer l’hydratation et la brillance

Il y a des cheveux qui semblent boire chaque goutte de soin… pour la recracher aussitôt. Vous appliquez un masque, ils sont magnifiques pendant deux heures, puis redeviennent secs, ternes, élastiques ou cassants. Si cette description vous parle, il est très probable que vos cheveux soient très poreux.

La bonne nouvelle, c’est qu’un cheveu très poreux n’est pas forcément un cheveu « foutu ». Il demande simplement une stratégie différente, plus douce, plus réfléchie. Comme une relation qu’on apprend à mieux connaître, jour après jour.

Qu’est-ce qu’un cheveu très poreux ?

Un cheveu très poreux, c’est un cheveu dont les cuticules (les petites écailles qui recouvrent la fibre) sont très ouvertes, abîmées ou soulevées. Résultat :

  • l’hydratation pénètre très vite… mais ressort tout aussi vite ;
  • les cheveux gonflent facilement, frisottent, rétrécissent à la moindre humidité ;
  • ils peuvent paraître ternes, rêches, emmêlés en permanence ;
  • ils sont fragiles, se cassent et fourchent plus facilement.

Lorsqu’on parle de porosité, il ne s’agit pas d’un « type de cheveux » comme les cheveux lisses, bouclés ou crépus. C’est plutôt un état de la fibre, qui peut évoluer avec le temps, l’âge, les habitudes de coiffage et les traitements chimiques.

Je me souviens d’une période où mes longueurs, autrefois souples et brillantes, sont devenues du jour au lendemain rêches et incontrôlables après une succession de décolorations. Rien ne « tenait ». C’est le jour où j’ai compris que la clé n’était pas d’ajouter toujours plus de produits, mais de comprendre la porosité de mes cheveux.

Les causes principales des cheveux très poreux

Si vos cheveux sont très poreux, ce n’est pas juste « la faute de la nature ». Bien souvent, plusieurs facteurs se cumulent :

  • Colorations et décolorations répétées : elles ouvrent fortement les cuticules pour permettre aux pigments de pénétrer. À la longue, elles laissent les écailles irréversiblement soulevées.
  • Appareils chauffants utilisés sans protection : lissage quotidien, brushing agressif, boucleurs sur cheveux secs et non protégés… La chaleur endommage la structure du cheveu, le rendant moins lisse et plus perméable.
  • Défrisages, permanentes, lissages chimiques : ces traitements modifient la forme interne du cheveu, ce qui fragilise la fibre et accentue sa porosité.
  • Lavage trop fréquent avec des shampoings décapants : certains tensioactifs sulfatés, combinés à de l’eau très chaude, ouvrent les cuticules et dessèchent le cheveu.
  • Facteurs environnementaux : soleil, chlore, sel de mer, pollution… Un été sans protection solaire pour cheveux peut suffire à rendre une chevelure bien portante soudain capricieuse.
  • Manipulations mécaniques : brossage brutal, coiffures très serrées, frottements répétés sur l’oreiller (surtout en coton), serviettes rugueuses.

Parfois, la porosité est aussi en grande partie naturelle. Les cheveux très bouclés ou crépus, par exemple, ont souvent une porosité plus élevée, car leur structure en spirale laisse plus facilement circuler l’eau… et la laisse fuir tout aussi rapidement.

Comment savoir si vos cheveux sont très poreux : des tests simples à la maison

Pas besoin de microscope pour se faire une bonne idée. Quelques petits tests simples, et surtout vos sensations au quotidien, peuvent vous éclairer.

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Le test du verre d’eau (avec prudence)

On en parle souvent, même s’il n’est pas parfait. Il s’agit de déposer un cheveu propre (sans produits) dans un verre d’eau à température ambiante :

  • Si le cheveu flotte longtemps à la surface, on parle plutôt de porosité faible.
  • Si le cheveu coule rapidement, on parle de porosité élevée.

Ce test reste approximatif : la forme du cheveu, sa densité, les produits résiduels peuvent fausser le résultat. Considérez-le comme un indice, pas comme un verdict.

Le test du glissement entre les doigts

Sur cheveux secs et propres, prenez un cheveu entre le pouce et l’index, puis faites-le glisser doucement des pointes vers la racine :

  • Si le cheveu glisse de manière très lisse, sans accrocs, la porosité est plutôt faible.
  • Si vous sentez des petites aspérités, comme des « accrocs », ou une texture rugueuse, la porosité est probablement élevée.

Ce test est souvent plus parlant que le verre d’eau, surtout si vous le comparez sur différentes zones (racines, longueurs, pointes).

Ce que vos habitudes quotidiennes révèlent

Vos cheveux vous parlent déjà :

  • Ils mettent beaucoup de temps à sécher à l’air libre ? Porosité plutôt faible.
  • Ils sèchent extrêmement vite, mais redeviennent vite secs et ternes ? Porosité élevée probable.
  • Ils boivent les masques sans jamais vraiment sembler « rassasiés » ? Là encore, porosité élevée.
  • Ils gonflent à la moindre humidité extérieure et frisottent immédiatement ? Un grand classique des cheveux très poreux.

Faites l’exercice pendant une semaine : observez le temps de séchage, la réaction à la pluie, au brushing, et la tenue des soins. Vous verrez rapidement se dessiner le portrait de votre porosité.

Les besoins spécifiques des cheveux très poreux

Un cheveu très poreux, c’est un cheveu qui fonctionne comme une passoire : tout rentre, tout sort. Votre mission n’est donc pas seulement d’hydrater, mais surtout de sceller, protéger, renforcer.

Il a besoin :

  • d’hydratation régulière (eau, humectants doux comme l’aloé vera ou la glycérine, en petites quantités) ;
  • de lipides (huiles et beurres végétaux adaptés) pour lisser les cuticules et limiter la perte d’eau ;
  • de protéines (kératine, protéines de blé, soie, riz…) pour combler les brèches dans la fibre, mais avec parcimonie pour éviter la rigidité ;
  • d’une protection mécanique et thermique : limiter les agressions, amortir les frottements, protéger de la chaleur.

Voyons maintenant une routine complète, pensée comme un programme de rééducation pour cheveux très poreux.

Une routine complète pour restaurer l’hydratation et la brillance

Plutôt que d’accumuler dix produits différents, l’idée est de structurer votre routine autour de quelques gestes clés, réguliers.

Avant-shampoing : préparer et protéger la fibre

Cette étape est un peu le « préambule » de douceur avant le nettoyage. Elle est particulièrement précieuse pour les cheveux très poreux.

  • Bain d’huile léger : appliquez une petite quantité d’huile sur les longueurs et pointes, 30 minutes à 1 heure avant le shampoing. Privilégiez :
    • l’huile d’olive, d’avocat, de ricin (plus lourdes) pour les cheveux très secs et épais ;
    • l’huile de jojoba, de pépins de raisin, d’amande douce pour des cheveux plus fins.

    Massez doucement pour lisser les cuticules sans alourdir.

  • Soins pré-shampoings hydratants : si vous craignez les huiles, vous pouvez appliquer un après-shampoing ou un masque hydratant avant le lavage. Cela limite l’effet desséchant du shampoing.

Je garde toujours en tête une image : l’avant-shampoing, c’est comme enrouler vos cheveux dans un manteau protecteur avant de les exposer à l’eau et au tensioactif.

Shampoing : nettoyer sans décaper

Le choix du shampoing est crucial. Sur un cheveu très poreux, un produit trop agressif détruit tous vos efforts en un seul lavage.

  • Privilégiez des shampoings doux, sans sulfates agressifs (du type SLS), enrichis en actifs hydratants ou nourrissants.
  • Lavez le cuir chevelu, pas les longueurs : massez la racine, laissez la mousse glisser sur les longueurs sans frotter.
  • Espacer les shampoings autant que possible : 2 à 3 fois par semaine suffisent généralement, sauf cas particulier (sport quotidien, cuir chevelu très gras).
  • Température de l’eau : tiède, puis un léger rinçage final à l’eau fraîche pour aider les cuticules à se resserrer.

Après-shampoing : le geste non négociable

Pour les cheveux très poreux, l’après-shampoing n’est pas un luxe, c’est un pilier.

  • Choisissez un après-shampoing riche en agents conditionnants (btms, behentrimonium chloride, etc.), avec des huiles ou beurres.
  • Démêlez uniquement à ce moment-là, avec un peigne à dents larges ou vos doigts, en commençant par les pointes.
  • Laissez poser quelques minutes, même si l’étiquette n’en parle pas. Cette petite patience change vraiment la texture.

Si vos cheveux sont très poreux et fragiles, vous pouvez aussi faire régulièrement des rinçages acidifiants (eau + vinaigre de cidre très dilué) pour aider à lisser les cuticules. Une cuillère à soupe de vinaigre dans un grand bol d’eau, en rinçage final, suffit.

Masques et soins profonds : trouver l’équilibre hydratation / protéines

Les masques sont vos meilleurs alliés, à condition de bien les choisir.

  • Masques hydratants : à base d’aloé vera, glycérine végétale, panthénol, miel… Ils apportent de l’eau à la fibre, la rendent plus souple et rebondie.
  • Masques protéinés : utiles si les cheveux sont très abîmés, mous, sans tenue. Cherchez les protéines hydrolysées (blé, soie, riz, kératine) dans la liste d’ingrédients.

Pour des cheveux très poreux, l’idéal est souvent de varier :

  • 1 masque hydratant par semaine ;
  • 1 masque légèrement protéiné toutes les 2 à 4 semaines (plus fréquemment en cas de décolorations ou de lissages chimiques).

Si après un soin protéiné vos cheveux deviennent rêches, durs, cassants, espacez davantage et compensez avec plus d’hydratation.

Sceller l’hydratation : leave-in, huiles et beurres

Hydrater, puis laisser tout s’évaporer ne sert à rien. Sur cheveux très poreux, le scellage est capital.

  • Appliquez un leave-in (soin sans rinçage) sur cheveux essorés : crème légère, lait capillaire ou spray hydratant selon votre texture de cheveux.
  • Ajoutez ensuite une petite quantité d’huile ou de beurre sur les longueurs pour retenir l’hydratation à l’intérieur de la fibre. Une noisette suffit souvent.
    • Beurre de karité, mangue, cacao : pour cheveux épais, crépus ou très bouclés ;
    • Huiles plus légères (jojoba, argan, pépins de raisin) : pour cheveux fins ou ondulés pour ne pas les alourdir.

Vous pouvez expérimenter la méthode LOC (Liquid – Oil – Cream) ou LCO (Liquid – Cream – Oil) pour voir ce qui convient le mieux à vos cheveux : un peu d’eau ou de spray hydratant, un soin crémeux, puis un voile d’huile.

Séchage et coiffage : préserver au lieu de fragiliser

Les cheveux très poreux n’aiment ni la chaleur brutale, ni les frottements excessifs.

  • Évitez les serviettes classiques en coton rugueux. Préférez une serviette en microfibre ou un vieux t-shirt doux. Épongez en pressant délicatement, sans frotter.
  • Laissez sécher à l’air libre autant que possible. Si vous utilisez un sèche-cheveux, optez pour une température moyenne ou froide, avec diffuseur, et toujours sur cheveux protégés.
  • Appliquez systématiquement un protecteur thermique avant brushing, lissage ou bouclage.
  • Limitez la chaleur : pas de lisseur à 230°C sur une fibre déjà fragilisée, même si la promesse est tentante.

Les jours où je cède au brushing, j’ai pris l’habitude de le considérer comme un « événement » : bien préparé, bien protégé, rare. Mes cheveux me remercient en restant brillants, au lieu de se transformer en paille deux jours plus tard.

La protection quotidienne : petits gestes, grands effets

Entre deux shampoings, vos cheveux continuent à vivre, frotter, se coincer dans les vêtements, subir l’air sec ou l’humidité. Quelques habitudes peuvent vraiment faire la différence :

  • Coussin en satin ou en soie : il réduit les frottements et la casse pendant la nuit. C’est l’un des changements les plus simples et les plus efficaces pour les cheveux très poreux.
  • Coiffures protectrices douces : tresses souples, chignons bas, twists… sans trop serrer. Elles limitent la casse et aident à conserver l’hydratation.
  • Éviter les élastiques avec pièces métalliques : privilégiez les élastiques recouverts de tissu, les chouchous en satin, les pinces douces.
  • Retouches hydratantes légères : un spray hydratant maison (eau + un peu d’aloé vera + quelques gouttes d’huile) ou un lait capillaire léger, appliqué en petite quantité, peut redonner de la souplesse entre deux lavages.

Quand les cheveux très poreux retrouvent enfin leur brillance

Il ne faut pas s’attendre à une transformation magique en une seule nuit. La fibre capillaire a une mémoire, et tout ce qu’elle a vécu laisse des traces. Mais avec une routine cohérente, constante, les signes d’amélioration arrivent souvent plus vite qu’on ne le pense :

  • les cheveux deviennent plus doux au toucher ;
  • ils gardent mieux l’hydratation, même par temps sec ;
  • ils brillent davantage, même sans huile ;
  • ils se cassent et s’emmêlent moins ;
  • les frisottis deviennent plus maîtrisables.

Un jour, sans crier gare, vous passez la main dans vos longueurs et vous réalisez qu’elles accrochent moins. C’est subtil, mais très satisfaisant. C’est souvent à ce moment que l’on comprend : la clé n’était pas d’avoir « les bons cheveux », mais d’avoir le bon dialogue avec eux.

Les cheveux très poreux demandent de la patience, mais ils offrent en retour une chose précieuse : l’occasion d’apprendre à se traiter avec plus de douceur, de cohérence et de respect. Et cette leçon-là, elle dépasse largement la salle de bain.

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